Cette préparation à la naissance, apparue au début des années 90, séduit de plus en plus les couples qui souhaitent être pleinement acteurs d’une grossesse et d’une naissance naturelle. Ses principaux atouts : elle soulage réellement pendant les contractions, et le futur coparent devient un partenaire actif.
Les buts de la méthode
Cette préparation à la naissance a pour objectif de permettre à la femme de vivre un accouchement satisfaisant, de lui faciliter le travail en se sentant confiante et détendue, en gérant mieux la douleur. La participation du coparent est essentielle à cette grande étape de la vie. L’accompagnant se sent utile, fier de sa contribution, son estime de soi est renforcée. Il est plus soutenant, plus présent et se sent plus impliqué dans le développement de son enfant. Les liens coparent-mère et coparent-enfant sont plus forts. La satisfaction de tous est plus grande et le passage vers le rôle de parent se fait plus facilement. La période périnatale reste une étape cruciale pour créer et développer la relation d’attachement de l’enfant avec ses parents.
Réduire la douleur
La méthode Bonapace associe trois techniques : la digitopression, les massages et la relaxation. Lorsque la femme ressent des douleurs tant pendant la grossesse qu’au cours de l’accouchement, son ou sa partenaire peut presser certains points précis (appelés zones gâchettes) pour créer un deuxième point douloureux à distance, et faire en quelque sorte diversion. Non seulement le cerveau se focalise moins sur la douleur initiale, mais en plus il sécrète des endorphines. Ces hormones naturelles, proches de la morphine, bloquent la transmission de la sensation douloureuse au cerveau. Ces pressions servent également à améliorer l’efficacité des contractions. Quant aux massages, sur la région lombaire par exemple, ils apaisent la future maman après la contraction et l’aident à entrer à nouveau en contact avec son bébé.
Un véritable rôle pour le futur coparent
Contrairement aux méthodes plus traditionnelles, le futur coparent ne se contente pas d’accompagner sa femme, il vient lui aussi se préparer à la naissance. Sa participation est indispensable et son rôle, primordial. Il apprend, au cours des séances, à localiser ces « zones gâchettes ». Huit points situés sur les mains, les pieds, le sacrum et le fessier. Il va également apprendre à masser sa femme avec des gestes doux et légers. Cet « effleurage » agit comme une caresse qui dilue la douleur. Au cours de l’accouchement, il aide sa compagne à rester concentrée, sans se laisser submerger par l’appréhension ou la douleur.
Une future maman détendue
Tout est mis en œuvre pour que sa grossesse et son accouchement se déroulent dans les meilleures conditions. Elle va ainsi progressivement découvrir la situation qui contribue le plus à la détendre (bain, fond musical, odeur…) et qu’elle pourra retrouver mentalement entre deux contractions lors du travail. Apaisée, soulagée et rassurée par la présence active de son compagnon, elle peut se concentrer pleinement sur son bébé et envisager positivement chaque contraction comme un pas de plus que son enfant franchit vers elle.
La méthode Bonapace : une rencontre à trois
Au cours de chaque séance, les futurs parents découvrent l’art et les bienfaits du massage. En touchant leur bébé, ils font sa connaissance et instaurent un dialogue à trois, par le biais de leurs caresses. Dès la naissance, ils sont plus à l’aise avec leur enfant, le prennent facilement et spontanément dans leurs bras, sans crainte ni appréhension.
Avant la séance
Pour être à l’aise et profiter pleinement de ces rencontres pour vous relaxer, prenez le temps de prendre une petite collation avant votre rendez-vous. Habillez-vous d’un pantalon assez ample, prévoyez des chaussures faciles à retirer et une paire de chaussettes propres que vous n’enfilerez que pour la séance. En sortant, si c’est possible, réservez-vous un temps pour faire la sieste, car vous vous apercevrez vite que la détente appelle le sommeil.
Une origine canadienne
Julie Bonapace est québécoise, médiatrice familiale de formation. Son expérience auprès des couples met en évidence une problématique récurrente : la femme s’occupe des enfants et des tâches ménagères tandis que le coparent s’investit peu dans la vie familiale, se plaint que sa femme ne soit plus que mère… Cette mauvaise répartition des tâches lui semble être le point conflictuel entre de nombreux parents et entraine parfois la séparation.
Il lui apparaît comme une évidence d’aider les couples en amont de l’arrivée des enfants pour travailler en équipe. Dès le début, la communication et les rôles sont mieux répartis. Le coparent sait trouver sa place, s’investir dans la grossesse, soutenir sa femme, créer du lien avec ce bébé à naître. Cela peut s’installer et perdurer dans un schéma de vie. La femme se sent épaulée et les tâches familiales sont mieux équilibrées. Le couple parental s’oriente vers une parentalité plus sereine, et une vie amoureuse plus satisfaisante.
En pratique
La préparation psychologique repose sur la compréhension de la physiologie de l’accouchement, le rôle des hormones, pour aboutir à la conviction que le corps de la femme a tout ce qu’il faut pour donner naissance naturellement. Des exercices de relaxation, de respiration et d’imageries mentales sont pratiqués. La partie préparation physique est basée sur le renforcement musculaire grâce à des postures simples de yoga et des étirements. Le corps doit être fort, souple et aligné, afin de permettre au bébé de bien se positionner dans le ventre puis dans le bassin. L’acupression et les massages sont également au programme.
Une préparation à la naissance remboursée
La Sécurité sociale prend en charge à 100 % huit séances de préparation à la naissance, à partir du 6e mois de grossesse (avant, elles ne seront prises en charge qu’à 70 %).